Le dernier défilé de Prada fut une véritable exploration hardie et peu conventionnelle de l’individualité, remettant en question l’esthétique homogénéisée qui domine le monde de la haute couture. Plutôt que de s’en tenir à une approche thématique cohérente, la collection embrasse une diversité pleine de fraîcheur, sans être pour autant novatrice, chaque tenue reflétant la personnalité unique et les circonstances présentes du porteur.

À une époque où les tendances dictées par les algorithmes et les “produits phares” menacent d’étouffer la créativité, la position défiante de Prada est un appel au réveil. Une opinion également partagée par ses invités du jour, le groupe ENHYPEN, Jung Jaehyun, l’acteur chinois Li Xian ou encore Karina d’AESPA.







L’attaque des algorithmes
Les designers, Miuccia Prada et Raf Simons, avaient ouvertement exprimé leurs préoccupations quant à l’influence croissante des algorithmes dans la formation des préférences des consommateurs. Ils avaient alors reconnu que, sans même s’en rendre compte, les gens perdaient de plus en plus la capacité de penser par eux-mêmes et de former leurs propres préférences vestimentaires. Au lieu de cela, il semble que nous suivions simplement les diktats, acceptant aveuglément ce qui est jugé à la mode.










La collection de Prada, présentée en septembre, se fixe alors pour mission de défier cette soumission passive aux forces extérieures, en donnant aux individus les moyens de reprendre leur sens du style et de leur identité.



Batman s’habille en Prada
S’inspirant du concept de super-héros, la maison célèbre la nature imparfaite mais puissante de la psyché humain. Tout comme les icônes de bandes dessinées Superman ou Batman incarnent chacune des identités distinctes, les looks de Prada se jouent d’une gamme de personnalités, allant de l’audacieux et dramatique au discret et raffiné. Inutile de dire que cette diversité est une réplique directe à la monotonie qui a tant défini une grande partie du paysage de la mode ces dernières années.


Aux confins du “moi et rien que moi”
Renforçant un peu plus leur engagement envers l’individualisme, la maison italienne revisite et réinterprète des designs de ses archives, fusionnant harmonieusement passé et présent. Ce refus d’être lié à une chronologie linéaire ou à une vision esthétique singulière témoigne d’un désir plus large de libérer la couture des contraintes de la prévisibilité et de la conformité. En créant une collection qui défie toute catégorisation facile, elle invite son public à s’engager dans un voyage plus personnel et exploratoire de l’expression de soi.


































Dans un monde qui privilégie de plus en plus l’efficacité et l’optimisation au détriment de l’authenticité, l’approche non conformiste de Prada ne sert-elle pas de rappel puissant que la véritable essence de la haute couture réside dans sa capacité à célébrer l’unique, l’inattendu et l’intransigeant ? Si tel est le cas, cette collection est un cri de ralliement pour ceux qui refusent d’être définis par des dogmes ou des tendances, embrassant plutôt le pouvoir libérateur du “moi”.
Coordination et contenu médiatique : Demona Lauren
Photographie exclusive : Alessia Belotti, DL Team, en direct de Milan
